L’information touristique du territoire de Troyes la Champagne

zoom sur

le calvaire

de la croix-blanche

Au nord de Saint‑Jean‑de‑Bonneval se dresse un curieux calvaire du XVIe siècle.
Sculpté en pierre, orné de symboles mortuaires et spirituels, et surmonté d’une croix en fer,
il intrigue autant qu’il fascine.

Impossible de passer par Saint-Jean-de-Bonneval sans remarquer le calvaire de la Croix-Blanche ! Il se compose d’un emmarchement et d’un socle orné de quatre crânes aux coins, de quatre anges sculptés et d’un petit autel reposant sur deux piliers. Deux anges portent un parchemin, les deux autres l’inscription IHS*. « Selon la tradition chrétienne, les crânes rappellent la fragilité de la vie et la certitude de la mort. Quant aux messagers divins, ils symbolisent l’espérance du salut. Si la mort est certaine, elle apporte la promesse de la résurrection », explique la retraitée Colette Bazin, épouse de Bernard Bazin, ancien maire de la commune de Saint-Jean-de-Bonneval. Longtemps engagée dans la vie de la paroisse, elle continue, bien que de façon plus discrète aujourd’hui, à y apporter son soutien. La croix d’origine en pierre, probablement brisée, a été remplacée par une croix en fer érigée au XVIIe siècle. Le contraste entre la sobriété du fer de la croix et la richesse sculpturale du socle en pierre en fait un élément remarquable du paysage rural. Situé à l’entrée du village, le calvaire de la Croix-Blanche servait de repère spirituel et de lieu de prière pour ses habitants, mais aussi de point de rassemblement lors de processions religieuses.

Un monument déplacé mais jamais oublié

« Les Bonnevalois y sont tellement attachés que lorsqu’il a été déplacé, certains se sont inquiétés », poursuit-elle. En 2024, dans le cadre de travaux de voirie, la commune de Saint-Jean-de-Bonneval a décidé de déplacer le calvaire de la Croix-Blanche afin de le protéger. Jusqu’alors situé sur un rond-point, où il se trouvait en partie dissimulé par la végétation et la circulation, il a été démonté pierre par pierre avec précaution. Aujourd’hui, il se dresse près de l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste** et du cimetière intercommunal. Ce nouvel emplacement met en valeur son importance religieuse tout en le rendant plus visible. « D’ici quelques mois, un panneau explicatif sera installé à côté du calvaire. Il racontera en détail son histoire, expliquera la symbolique des sculptures qui ornent son socle et reviendra sur le chantier délicat de son déplacement. » Une initiative qui vise à mieux faire connaître ce vestige du passé aux visiteurs curieux et aux plus jeunes générations, peu familières de ce type de monuments.

* Iesus Hominum Salvator en latin qui signifie « Jésus, Sauveur des hommes ».

** un patrimoine culturel d’exception

À 16 km de Troyes, le village de Saint-Jean-de-Bonneval recèle d’autres curiosités comme l’église Saint-Jean-Baptiste bâtie par l’architecte Martin-Pierre Gauthier entre 1826 et 1830, après l’effondrement de la précédente en 1818. Cette dernière abrite un mobilier remarquable : des statues de saint Nicolas (XVIe siècle), de sainte Syre et de la Vierge à l’Enfant (fin XVIe-début XVIIe), deux statuettes reliquaires en bois polychromé représentant Saint-Jean-Baptiste et la Vierge (XVIIIe) ainsi qu’une tapisserie du XIXe. Un orgue complète l’ensemble, soulignant l’importance musicale et liturgique de l’église dans la vie locale.

Une nature omniprésente

Entre les forêts d’Othe et de Chaource, Saint-Jean-de-Bonneval se distingue par son charme discret et son environnement naturel préservé. Depuis le centre du village, plusieurs circuits balisés permettent de s’aventurer facilement dans la campagne environnante. Une belle occasion de profiter d’une promenade tranquille et de découvrir les paysages typiques de la région.