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Alors qu’elle travaillait dans la mode pour une maison japonaise, Célia a pu se rendre sur l’archipel nippon une quinzaine de fois en 10 ans. C’est là que son histoire avec le Japon a pris racine, embrassant un monde avec ses codes, ses gestes et ses matières. Une fascination durable est alors née avec le washi, un papier traditionnel fait à la main à base d’écorce de mûrier et de racine d’hibiscus : « C’est la transformation de l’état liquide à l’état solide qui m’intéresse lors de la fabrication du papier. Le papier japonais est délicat, résistant et bien différent de celui de notre quotidien en Europe. »

Le pli du destin

Après avoir notamment exploré la bijouterie de haute couture, travaillé pour Petit Bateau et monté sa marque de vêtements pour enfant, Célia a changé de voie. Le papier est alors devenu son médium. Elle le fabrique, le brode, le froisse et le suspend. En 2022, elle s’est installée à Troyes, ville dont l’histoire autour du textile fait écho à son parcours. Dans son atelier à Ginkgo – Centre d’art contemporain Passages, elle compose ses œuvres : « Le papier est une protection, une deuxième peau en quelque sorte. »

Le fil de l’histoire

Sa création « Oitakeiro » lui a valu la médaille d’or de la Société Nationale des Beaux-Arts dans la catégorie textile, décernée par le jury invité. Reliées dans l’espace, ses créations – qui rappellent pour certaines des vêtements suspendus – invitent à un voyage immobile, entre lumière et silence. L’astre solaire y révèle les transparences et la trame : « À contre-courant de mon époque, je privilégie l’éloge de la lenteur et le geste qui l’accompagne. »

@celia_m_lepapier

Passages – Centre d’Art Contemporain
9, rue Jeanne d’Arc – 10000 Troyes
Du mercredi au dimanche 12h-18h