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L’église Saint-Rémy et ses trésors insoupçonnés

Sous ses airs de simple église de quartier à taille humaine, l’édifice regorge en réalité de richesses remarquables à découvrir sans plus tarder. Un incontournable de votre visite à Troyes. Suivez le guide !

Pratique

Ouverture les lundis, mardis, jeudis,
vendredis et samedis
Du 1er avril au 31 octobre : 9h30-12h30 et 14h-18h
Du 2 novembre au 31 mars : 9h30-12h30
et 14h-17h
3, place Saint-Rémy 10000 Troyes

Une ambiance intimiste, presque d’église de village, à deux pas à peine du marché des Halles de Troyes. Voici le sentiment qui prédomine lorsqu’on pénètre pour la première fois au sein de l’église Saint-Rémy. Puis on réalise ensuite rapidement la chance de pouvoir fouler le sol des lieux et de profiter d’un édifice absolument unique, dont les curiosités restent d’emblée pourtant cachées pour les néophytes. En premier lieu, et avant même de rentrer dans l’église, on ne peut pas manquer son élégante flèche effilée, aussi appelée « clocher tors », qui culmine à environ 60 mètres ! Cette flèche octogonale possède d’ailleurs une charpente en forme d’hélice tout à fait singulière. Tout simplement bluffant comme entrée en matière.

Une église qui a souffert au départ d’un désamour

L’église aurait été édifiée selon un plan en croix latine à partir du Xe siècle, ce qui en ferait ainsi l’une des plus anciennes paroisses de Troyes. Puis elle a été reconstruite lors de la première moitié du XIVe siècle, et a connu des transformations dans son chœur, son transept et son portail occidental au début du XVIe siècle. Elle a été enfin restaurée à la fin du XIXe siècle par l’architecte diocésain Paul Selmersheim, à qui l’on doit également la restauration de la collégiale Saint-Urbain (actuelle basilique). 

Le Miracle des tonneaux, Cycle de la vie de saint Remi, vers 1530-1540, huile sur bois

Aujourd’hui incontournable dans le paysage troyen, il est assez impensable d’imaginer que l’église Saint-Rémy avait été qualifiée au XIXe siècle, par l’historien et journaliste local Amédée Aufauvre, dans son guide historique et topographique de Troyes, comme « l’un des monuments les moins remarquables de la ville ». Et pourtant…

Un « musée » d’œuvres exceptionnelles

Classée au titre des monuments historiques en avril 1908, l’église Saint-Rémy est dotée d’un ensemble de vitraux particulièrement riche, datant de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. On y retrouve ainsi une évocation de la Proclamation de saint Joseph, œuvre du peintre verrier Louis-Germain Vincent-Larcher. Notons également l’immense et impressionnant Jugement dernier réalisé par Charles Champigneulle. Le peintre troyen Jacques de Létin est également bien représenté puisqu’on peut apercevoir, parmi ses tableaux présents dans l’édifice, Le Christ à la piscine probatique, restauré en 2021. Autre élément d’exception avec un magnifique Christ en bronze, réalisé en 1690. Il a été offert par le grand sculpteur troyen de la cour de Louis XIV, François Girardon. Toujours de sa main, on note enfin deux plaques commémoratives des fondations funéraires créées pour ses parents, d’une part, et pour son épouse et lui-même, d’autre part.

BIBLIOGRAPHIE

Ducouret B., Boudon-Machuel M., Minois D., Riffaud-Longuespe P., Les églises de Troyes – Cathédrale, collégiales et églises paroissiales, Éditions Lieux-Dits, Images du patrimoine-279, Inventaire Général du patrimoine culturel, Région Champagne-Ardenne, 2013.
Presvost A., Saint-Rémy de Troyes – 1933
Fichot C., Statistique monumentale du département de l’Aube – 1884
Aufauvre A., Troyes et ses environs – Guide historique et topographique – 1860
Article écrit en étroite collaboration avec le Service Labels et Animation du Patrimoine de la Ville de Troyes.

Le Christ à la piscine probatique, Jacques de Létin, XVIIe siècle, huile sur toile

Le saviez-vous ?

Unique. L’église Saint-Rémy est la seule église troyenne à posséder des plaques commémorant le souvenir d’abbés bienfaiteurs, à savoir Louis Lucien Mercier et Constant Edmond Thomassin.

L’Enfer, détail du vitrail du Jugement dernier, Charles Champigneulle, début du XXe siècle

Halles de Troyes : régalez-vous !

Non loin de l’église Saint-Rémy, on retrouve les Halles de Troyes. Elles sont l’œuvre de l’architecte municipal Edmond Bailly et ont été inaugurées en 1874. Ce marché couvert s’inspire largement du fameux pavillon Baltard en région parisienne et associe le fer, la fonte et le verre. Une mezzanine a été ajoutée en 1987. Après une visite de l’église, ne manquez pas d’y faire un tour pour découvrir les produits emblématiques du terroir de l’Aube et autres gourmandises, ou pour simplement flâner au cœur du marché ! Vous pourrez y rencontrer des commerçants passionnés, prêts à échanger, à vous faire bien évidemment découvrir et déguster leurs plus grandes spécialités culinaires. Une ambiance chaleureuse incomparable vous y attend. Ne passez pas à côté de cette petite visite. Sachez aussi que le parvis des Halles accueille par ailleurs des marchés extérieurs. Il abrite enfin une œuvre contemporaine monumentale, La Feuille, réalisée localement par Michèle et Thierry Kayo-Houël, les deux artistes déjà auteurs du célèbre Cœur de Troyes, installé quai des Comtes-de-Champagne. Cette œuvre s’illumine elle aussi d’une couleur différente, la nuit, en fonction des quatre saisons.