L’information touristique du territoire de Troyes la Champagne

Travaux de restauration du
chaudron de bronze de 300 litres.

Lavau

5 incontournables
d’une aventure archéologique
hors du commun !

 

En 2015, une équipe de l’Inrap* mettait au jour à Lavau, dans l’Aube, une sépulture celte monumentale d’une richesse inédite, datée du Ve siècle avant notre ère. Dix ans plus tard, ce site d’exception livrera ses secrets lors d’une exposition-événement à Troyes, qui mettra à l’honneur le « prince » de Lavau.

Vue aérienne du site archéologique de Lavau.

1. Une sépulture, pas un trésor

Si l’on entend parfois parler du « trésor de Lavau », le terme est pourtant trompeur et ne rend pas justice à la signification de cette sépulture. « Ce n’est pas une collection d’objets précieux accumulés sans cohérence, mais une tombe où chaque élément a été mis en scène avec une symbolique précise. Avec, au centre, un homme à l’honneur, certainement une figure de pouvoir, mort vers 450 avant J.-C. », précise Émilie Millet, archéologue à l’Inrap et spécialiste du mobilier métallique de la protohistoire*. Si on connaît l’expression « muet comme une tombe », celle-ci, au contraire, a tant de choses à dire sur l’un des plus grands monuments funéraires celtes de la région, voire d’Europe !

2. Une découverte possible grâce à l’archéologie préventive

Lavau, c’est l’histoire d’un site funéraire, utilisé entre le XIIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle ap. J.-C., avec toutefois de longues périodes d’abandon, dont le « prince » représente l’épisode le plus spectaculaire. C’est lors d’une fouille archéologique préventive, en 2015, dans le cadre d’un projet d’aménagement, que la tombe a été révélée. Elle reposait sous un tumulus* de 40 mètres de diamètre dans un enclos quadrangulaire, précédé d’un portique monumental. Grâce à des méthodes de fouilles modernes, la nécropole a été explorée pour livrer une lecture rare et complète d’un espace sacré celte. Sans ces fouilles préventives, le site aurait pu rester ignoré à jamais !

3. Un mobilier funéraire à la croisée des cultures

Le défunt de Lavau était accompagné d’objets précieux – torque* en or décoré de lions ailés, fibule*, bracelets, ceinture de cuir orfévrée – mais aussi d’une étonnante vaisselle gréco-étrusque*. Elle était composée d’un chaudron de bronze de 300 litres, d’une passoire en or et argent, et surtout d’une œnochoé* grecque ornée d’une représentation du dieu Dionysos, enrichie de décors en métal précieux. Des analyses ont révélé des traces de vin aromatisé, sucré au miel, selon une tradition grecque. Ainsi, le « prince » de Lavau s’affirme comme un « maître du banquet », l’incarnation d’un idéal méditerranéen du raffinement, largement méconnu dans la culture celte de l’époque. Cette tombe témoigne de réseaux d’échanges culturels et commerciaux de très longue distance (ambre de la Baltique, corail méditerranéen, roche noire des îles britanniques, etc.).

4. Une conservation exceptionnelle du corps et des objets

La tombe de Lavau a bénéficié d’un programme de recherche et de restauration sans précédent, mobilisant une soixantaine de spécialistes de l’Inrap et du C2RMF*. Le corps du « prince » de Lavau a fait l’objet de traitements spécifiques pour être conservé car il présente des indices d’éviscération, comme c’était le cas dans certaines pratiques funéraires connues en Égypte ou en Grèce. Un signe de funérailles grandioses pour ce défunt, inhumé sur un char à deux roues. Que sait-on de plus sur lui ? Il mesurait environ 1,70 m, est mort à l’âge de 30 ans et était d’un haut statut social. Soignant son apparence, il était loin de l’image d’Épinal du barbare aux cheveux longs ! « Plus qu’un prince, des indices laissent penser à la figure d’un roi sacré, incarnant un pouvoir local émergent et connecté au monde méditerranéen », confie Bastien Dubuis, responsable de recherches archéologiques à l’Inrap etde la fouille de Lavau.

5. Une exposition pour raconter l’histoire d’un monde connecté

Du 24 janvier au 21 juin 2026, le Musée d’Art Moderne de Troyes accueillera une exposition consacrée à Lavau, « Un prince celte en bord de Seine ». Sur 400 m², elle présentera l’intégralité de la tombe, replacée dans son contexte historique et régional du monde princier de la petite Seine. Des objets comparables d’Allemagne, d’Italie ou de Suisse permettront de situer Lavau dans un monde celte aristocratique interconnecté aux influences méditerranéennes. L’événement s’adressera à tous les publics, notamment les plus jeunes, avec des animations pédagogiques. Des photographies et des vidéos – dont des extraits du documentaire Enquête sur la tombe du dernier prince celte diffusé sur ARTE l’été dernier – seront également au menu. Cette exposition, organisée par la Ville de Troyes, ne pourrait pas voir le jour sans l’Inrap, le C2RMF, la DRAC Grand Est, l’État, le musée d’Archéologie nationale et la commune de Lavau.

Nettoyage d’une applique du chaudron représentant le dieu grec Achéloos.

L’œnochoé après restauration au C2RMF.

Scanner du crâne du « prince » de Lavau.

Cuillère perforée avec figuration
de deux têtes de canards adossées,
après restauration par Renaud Bernadet.

« Plus qu’un prince,
il pourrait être l’un
des premiers

rois celtes ! »

Travaux de restauration du
chaudron de bronze de 300 litres.

Lavau

5 incontournables
d’une aventure archéologique
hors du commun !

 

En 2015, une équipe de l’Inrap* mettait au jour à Lavau, dans l’Aube, une sépulture celte monumentale d’une richesse inédite, datée du Ve siècle avant notre ère. Dix ans plus tard, ce site d’exception livrera ses secrets lors d’une exposition-événement à Troyes, qui mettra à l’honneur le « prince » de Lavau.

Vue aérienne du site archéologique de Lavau.

1. Une sépulture, pas un trésor

Si l’on entend parfois parler du « trésor de Lavau », le terme est pourtant trompeur et ne rend pas justice à la signification de cette sépulture. « Ce n’est pas une collection d’objets précieux accumulés sans cohérence, mais une tombe où chaque élément a été mis en scène avec une symbolique précise. Avec, au centre, un homme à l’honneur, certainement une figure de pouvoir, mort vers 450 avant J.-C. », précise Émilie Millet, archéologue à l’Inrap et spécialiste du mobilier métallique de la protohistoire*. Si on connaît l’expression « muet comme une tombe », celle-ci, au contraire, a tant de choses à dire sur l’un des plus grands monuments funéraires celtes de la région, voire d’Europe !

2. Une découverte possible grâce à l’archéologie préventive

Lavau, c’est l’histoire d’un site funéraire, utilisé entre le XIIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle ap. J.-C., avec toutefois de longues périodes d’abandon, dont le « prince » représente l’épisode le plus spectaculaire. C’est lors d’une fouille archéologique préventive, en 2015, dans le cadre d’un projet d’aménagement, que la tombe a été révélée. Elle reposait sous un tumulus* de 40 mètres de diamètre dans un enclos quadrangulaire, précédé d’un portique monumental. Grâce à des méthodes de fouilles modernes, la nécropole a été explorée pour livrer une lecture rare et complète d’un espace sacré celte. Sans ces fouilles préventives, le site aurait pu rester ignoré à jamais !

3. Un mobilier funéraire à la croisée des cultures

Le défunt de Lavau était accompagné d’objets précieux – torque* en or décoré de lions ailés, fibule*, bracelets, ceinture de cuir orfévrée – mais aussi d’une étonnante vaisselle gréco-étrusque*. Elle était composée d’un chaudron de bronze de 300 litres, d’une passoire en or et argent, et surtout d’une œnochoé* grecque ornée d’une représentation du dieu Dionysos, enrichie de décors en métal précieux. Des analyses ont révélé des traces de vin aromatisé, sucré au miel, selon une tradition grecque. Ainsi, le « prince » de Lavau s’affirme comme un « maître du banquet », l’incarnation d’un idéal méditerranéen du raffinement, largement méconnu dans la culture celte de l’époque. Cette tombe témoigne de réseaux d’échanges culturels et commerciaux de très longue distance (ambre de la Baltique, corail méditerranéen, roche noire des îles britanniques, etc.).

4. Une conservation exceptionnelle du corps et des objets

La tombe de Lavau a bénéficié d’un programme de recherche et de restauration sans précédent, mobilisant une soixantaine de spécialistes de l’Inrap et du C2RMF*. Le corps du « prince » de Lavau a fait l’objet de traitements spécifiques pour être conservé car il présente des indices d’éviscération, comme c’était le cas dans certaines pratiques funéraires connues en Égypte ou en Grèce. Un signe de funérailles grandioses pour ce défunt, inhumé sur un char à deux roues. Que sait-on de plus sur lui ? Il mesurait environ 1,70 m, est mort à l’âge de 30 ans et était d’un haut statut social. Soignant son apparence, il était loin de l’image d’Épinal du barbare aux cheveux longs ! « Plus qu’un prince, des indices laissent penser à la figure d’un roi sacré, incarnant un pouvoir local émergent et connecté au monde méditerranéen », confie Bastien Dubuis, responsable de recherches archéologiques à l’Inrap etde la fouille de Lavau.

5. Une exposition pour raconter l’histoire d’un monde connecté

Du 24 janvier au 21 juin 2026, le Musée d’Art Moderne de Troyes accueillera une exposition consacrée à Lavau, « Un prince celte en bord de Seine ». Sur 400 m², elle présentera l’intégralité de la tombe, replacée dans son contexte historique et régional du monde princier de la petite Seine. Des objets comparables d’Allemagne, d’Italie ou de Suisse permettront de situer Lavau dans un monde celte aristocratique interconnecté aux influences méditerranéennes. L’événement s’adressera à tous les publics, notamment les plus jeunes, avec des animations pédagogiques. Des photographies et des vidéos – dont des extraits du documentaire Enquête sur la tombe du dernier prince celte diffusé sur ARTE l’été dernier – seront également au menu. Cette exposition, organisée par la Ville de Troyes, ne pourrait pas voir le jour sans l’Inrap, le C2RMF, la DRAC Grand Est, l’État, le musée d’Archéologie nationale et la commune de Lavau.

Nettoyage d’une applique du chaudron représentant le dieu grec Achéloos.

L’œnochoé après restauration au C2RMF.

Scanner du crâne du « prince » de Lavau.

Cuillère perforée avec figuration
de deux têtes de canards adossées,
après restauration par Renaud Bernadet.

« Plus qu’un prince,
il pourrait être l’un
des premiers

rois celtes ! »

La tombe de Lavau.

Le site décrypté dans la revue Gallia

Sous la direction de l’archéologue Bastien Dubuis, un premier volume de la monographie du site de Lavau a été publié en 2024. Il propose une présentation détaillée de la nécropole de Lavau, de l’âge du bronze à l’Antiquité, en passant par le monument princier. Le second volume, en préparation, sera consacré à la tombe princière et son contenu. À suivre !

Détail du torque.

Lexique

(par ordre alphabétique)

C2RMF : Centre de recherche et de restauration
des musées de France.

Étrusque : originaire d’Étrurie, région de l’Italie ancienne correspondant à peu près à la Toscane actuelle.

Fibule : broche en métal, portée entre la fin de l’âge du bronze et le Moyen Âge, pour attacher les vêtements.

Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives.

Œnochoé : cruche grecque à anse verticale utilisée pour verser le vin.

Protohistoire : période qui comprend les âges du bronze et du fer.

Torque : collier rigide en métal porté comme insigne de pouvoir chez les Celtes.

Tumulus : amas de terre ou de pierres de diamètre plus ou moins large et en forme de cône ou de pyramide, élevé au-dessus d’une sépulture.

La tombe de Lavau.

Le site décrypté dans la revue Gallia

Sous la direction de l’archéologue Bastien Dubuis, un premier volume de la monographie du site de Lavau a été publié en 2024. Il propose une présentation détaillée de la nécropole de Lavau, de l’âge du bronze à l’Antiquité, en passant par le monument princier. Le second volume, en préparation, sera consacré à la tombe princière et son contenu. À suivre !

Détail du torque.

Lexique

(par ordre alphabétique)

C2RMF : Centre de recherche et de restauration
des musées de France.

Étrusque : originaire d’Étrurie, région de l’Italie ancienne correspondant à peu près à la Toscane actuelle.

Fibule : broche en métal, portée entre la fin de l’âge du bronze et le Moyen Âge, pour attacher les vêtements.

Inrap : Institut national de recherches archéologiques préventives.

Œnochoé : cruche grecque à anse verticale utilisée pour verser le vin.

Protohistoire : période qui comprend les âges du bronze et du fer.

Torque : collier rigide en métal porté comme insigne de pouvoir chez les Celtes.

Tumulus : amas de terre ou de pierres de diamètre plus ou moins large et en forme de cône ou de pyramide, élevé au-dessus d’une sépulture.