Troyes pas à pas
* Le scroll telling, quèsaco ?
Du mot-valise anglais « scroll » et « storytelling », le scroll telling permet la narration visuelle (« storytelling ») par le déroulement de la page avec la roulette de la souris (« scroll »).
Les spots photos
Le parcours débute au Jardin Juvénal des Ursins, derrière l’hôtel qui porte le même nom. Mêlant intimisme et composition végétale recherchée, cet espace vert de 500 m² a été imaginé par la Ville d’après l’esquisse proposée par Éric Pallot, Architecte en Chef des Monuments historiques. Sur votre droite, la célèbre Ruelle des Chats vous attend. À partir du XIXe siècle, ses habitants prennent l’habitude de l’appeler ainsi parce que les maisons se joignent par les toits et permettent aux chats de passer d’un grenier à l’autre. C’est un lieu incontournable si vous visitez Troyes.
Continuez tout droit et vous arriverez au Jardin des Innocents, implanté sur un ancien cimetière qui jouxte l’église Sainte-Madeleine. Vous apprécierez la face cachée de l’église en découvrant les vestiges d’une galerie funéraire voûtée en arcs d’ogives. À gauche, se trouve un autre espace vert qui mérite le coup d’œil : le Jardin de la Vallée Suisse.
Au gré des allées, ses multiples espaces sont une invitation à la détente. À noter que ce jardin présente aussi un intérêt botanique majeur. En poursuivant votre parcours, vous tomberez sur une charmante maison bourgeoise du XXe siècle : la Maison Rue de la Corne du Cerf. Restaurée il y a quelques années, elle arbore sur ses pans de bois une jolie couleur vert olive. Ces maisons dites « à colombages » sont caractéristiques de la ville de Troyes. En continuant tout droit, vous devriez repérer la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière (MOPO). Cette dernière abrite une collection de plus de 12 000 outils manuels anciens et propose aux visiteurs de découvrir près d’une soixantaine de métiers d’hier et d’aujourd’hui liés aux secteurs du bois, du fer, de l’animal et du minéral.
Il est temps de se diriger vers les quais des Comtes de Champagne et de passer dire bonjour à Lili, la dame au chapeau. Vous ne connaissez pas encore Lili ? Cette sculpture en bronze de 1,25 m a été réalisée par Andras Lapis. Tous les jours, des passants s’arrêtent pour lui déclarer leur flamme…
Profitez-en pour flâner le long des quais. En partie piétons et cyclables, ils restent ensoleillés jusqu’aux dernières heures de la journée.
Au loin, vous devriez apercevoir un joyau de la ville : la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Caractéristique du courant gothique, elle en impose avec ses 114 m de long, 50 m de large et 29,50 de hauteur sous voûte !
À proximité, le Square des Trois Godets est l’endroit idéal pour admirer le chevet de la cathédrale et les maisons à pans de bois badigeonnés datant du XVIIe siècle. Faites une boucle en prenant respectivement les rues des Trois Godets, Simart, Girardon et Hennequin, et vous atterrirez au Cœur de Troyes. Emblème de la cité, cette sculpture, qui rougit, la nuit venue, et palpite à mesure que l’on s’en approche, trône au milieu des quais rénovés de l’ancien canal.
Terminez votre parcours en empruntant la rue Passerat, remarquable pour ses maisons mitoyennes à pans de bois et briques, restaurées en 1978.
Les sculptures insolites
Rendez-vous à l’église Saint-Jean. Levez les yeux et vous apercevrez une gargouille ayant la forme… d’un canon ! Pourquoi cette originalité ? Les architectes de ce monument, Martin et Jean de Vaulx, étaient les architectes des remparts donc plus spécialisés dans les constructions militaires. Dirigez-vous vers la rue des Changes, vous y admirerez des abouts de poutres sculptés étonnants qui représentent des visages, des grotesques, des monstres, des sculptures végétales… Ce sont des témoignages du raffinement des maisons troyennes au XVIe siècle. Prenez à gauche, vous tomberez sur l’Hôtel Mauroy (qui abrite la MOPO depuis 1974) et sa fameuse chimère. Dans la mythologie grecque, cette créature malfaisante est décrite comme un hybride avec une tête de lion, un corps de chèvre et une queue de serpent. Poursuivez votre chemin jusqu’à l’église Saint-Nicolas. Derrière, se cache une sculpture-jeu rouge vif. Réalisé par les artistes Jean-Marie et Marthe Simonnet, ce polymorphe torique fait le bonheur des petits qui aiment y grimper, comme des grands.
Prenez les rues Marie-Pascale Ragueneau, du Colonel Driant et de la Monnaie. Au croisement se trouve la rue des Quinze-Vingts qui recense des visages en pierre insolites. En effet, six têtes dont deux couronnées décorent le dessus des fenêtres du premier étage.
Ce sont des terres cuites avec des traces de polychromie. Continuez tout droit, puis prenez à gauche pour arriver place Jean-Moulin où est installée, depuis 1897, la Fontaine Argence. Composée de fonte et de cuivre, cette œuvre du sculpteur Mathurin Moreau provient de la Société anonyme des Hauts fourneaux et fonderies du Val d’Osne. Vous observerez des personnages finement sculptés mais également quatre sirènes et quatre cygnes.
C’est l’heure d’aller faire un tour du côté de la place… de la Tour où trône une grande sculpture verrière de 500 kg ! Cette pièce à la structure d’acier, qui porte 20 panneaux de verre bleuté, est surmontée d’une flèche cristalline. La réalisation d’Élévations, bleus nymphéas est l’œuvre de l’artiste verrier Jean-François Lemaire et a pris une année. Vous êtes désormais à 5 minutes de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Outre les gargouilles, certaines sculptures décoratives sont de véritables chefs-d’œuvre. Si vous ouvrez grand les yeux, vous devriez distinguer des animaux fantastiques ainsi qu’une représentation insolente de saint Antoine chevauchant un cochon.
Le parcours touche à sa fin. Profitez-en pour longer les quais et admirer quelques jolies sculptures : La Ribambelle joyeuse de Tom Frantzen qui met en lumière un groupe d’enfants accompagnés d’un pingouin et d’un canard ; Lili la dame au chapeau (voir plus haut) ; La jeune fille qui donne un baiser de Sjer Jacobs (qui est une reproduction à échelle augmentée de son œuvre Sofia dans la ville de Middelbourg) et une autre œuvre de Tom Frantzen, Attendez-moi, qui présente un petit chien effrayant un groupe d’oiseaux et provoquant leur envol.