L’information touristique du territoire de Troyes la Champagne
MÉDIATHÈQUE JACQUES-CHIRAC

3 raisons de visiter “l’église aux 3 sanctuaires”

Cette surprenante église, située à Isle-Aumont (voir p. 4), est une curiosité à plus d’un titre. Sa richesse d’un point de vue historique, architectural, artistique ou archéologique est en tout point remarquable.

Stèles mérovingiennes découvertes par l’archéologue Jean Scapula. Le chœur carolingien de l’église, datant du Xe siècle.

 1

pour ses 3 sanctuaires
C’est la spécificité de cette église Saint-Pierre d’Isle-Aumont. Mais pourquoi l’appelle-t-on « l’église aux trois sanctuaires » ? Elle comporte tout d’abord deux nefs, côte à côte. La plus récente, datant du XVIe siècle, est située dans la partie droite de l’église. On y retrouve le chœur paroissial de style gothique dans lequel se déroulent encore aujourd’hui les offices religieux. À gauche, dans la nef romane du XIIe siècle, sont exposés des sarcophages mérovingiens provenant de la nécropole attenante à l’église. Quant au troisième sanctuaire, il s’agit du chœur carolingien, du Xe siècle, placé en contrebas.

 

 

À Creney, ce rhinocéros en impose avec ses 3,60 m de long et 1,60 m de hauteur. Oserez-vous l’approcher ?

Des objets mobiliers qui mêlent gothique et Renaissance

 2

Pour sa nécropole

Sur un promontoire naturel, ce lieu propice à la prière et situé en hauteur permettait de surveiller les éventuelles invasions lors des époques troublées (Hongrois, Vikings). Cette butte est devenue un lieu de sépulture privilégié dès le Ve siècle. Jean Scapula, archéologue du XXe siècle, a ainsi découvert, lors de ses différentes campagnes de fouilles, plus de 600 sarcophages mérovingiens, dont la plupart ont été réutilisés pour les reconstructions successives de l’église d’Isle-Aumont et d’autres monuments environnants, dont l’église de Moussey. Huit de ces sarcophages, pesant chacun de 600 à 700 kg, sont aujourd’hui exposés dans la nef romane de l’église. Rappelons que bon nombre d’objets trouvés ont par ailleurs été déposés au musée Saint-Loup de Troyes.

 

 

Stèles mérovingiennes découvertes par l’archéologue Jean Scapula. Le chœur carolingien de l’église, datant du Xe siècle.

En 4 périodes

Ve siècle
construction d’une église en bois puis d’un monastère.

IXe siècle
invasions normandes et destruction de l’église et du monastère.

Xe siècle
après le départ des Vikings, une église en pierre est érigée avec un prieuré.

XIIe siècle
jugée trop petite, l’église est démolie et reconstruite plus grande, ainsi que le prieuré.

Bon à savoir

L’église peut se visiter à l’occasion des Journées du patrimoine ou dans le cadre de l’événement « Ouvrons nos églises » lors de la période estivale. Si vous souhaitez découvrir l’église à l’aide d’un guide bénévole passionné de l’Association Patrimoine d’Aumont et ses trois sanctuaires, il est aussi possible de prendre rendez-vous directement à la mairie d’Isle-Aumont (Tél. : 03 25 41 81 11) ou bien de contacter un des guides bénévoles dont les numéros de téléphone sont affichés à droite de la grille d’entrée.
Durée de la visite : 1h à 2h.

 3

Pour sa statuaire

La richesse du mobilier et des statues de l’église en fait un véritable musée à part entière. Tous les objets exposés ont été retrouvés sur le site, une fois encore grâce à la passion de Jean Scapula. Ce dernier, propriétaire d’une partie de la butte, a ainsi pu réaliser des fouilles et consacrer sa vie à mettre en valeur cette belle église. Sans lui, cette église ne mériterait sans doute pas un détour. La statuaire est essentiellement issue de l’école troyenne de sculpture du XVIe siècle. Des artistes locaux, mais aussi italiens, flamands ou allemands, sont à l’origine de pièces comme la Vierge de Pitié, la Vierge au donateur, le Christ aux liens, ou encore le retable du Christ et ses apôtres.

 

 

La Vierge de Pitié (à gauche), la Vierge au donateur (à droite) et un jubé – séparation entre le chœur et la nef – représentant les apôtres (en bas).

« L’église a été classée au titre des monuments historiques en 1967, grâce aux fouilles entreprises par Jean Scapula, mettant au jour 600 sarcophages mérovingiens »

Sylvie Ladoire Revol, présidente de l’Association Patrimoine d’Aumont et ses trois sanctuaires.