L’information touristique du territoire de Troyes la Champagne

Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte : Entre science et sorcellerie !

Rénovée, l’Apothicairerie a rouvert ses portes, au sein de la Cité du vitrail, fin 2022. La salle et les collections qu’elle comprend font l’objet d’un triple classement par les Monuments Historiques.

Le saviez-vous ?

Pourquoi dit-on des comptes d’apothicaire ? Il semblerait que des personnes aient été victimes d’apothicaires peu scrupuleux, qui profitaient de leur statut pour vendre des petites quantités de produits à des prix très élevés. Il fallait donc bien vérifier la note de l’apothicaire !

Un peu d’histoire…

L’Hôtel-Dieu-le-Comte, fondé au XIIe siècle, abrite l’Apothicairerie. Autrefois, il servait d’hôpital. Cette apothicairerie en était la pharmacie. Ouverte jusqu’en 1962, elle est devenue un musée en 1976. Après une fermeture pour rénovation, le public peut de nouveau profiter de ses collections uniques en France. On entre dans l’Apothicairerie par la porte historique de l’Hôtel-Dieu-le-Comte. Un lieu qui comprend d’ailleurs également la célèbre Cité du vitrail.

Bienvenue à… Poudlard ? !

L’Apothicairerie comprend deux salles. En entrant, on découvre la grande salle de 63 mètres carrés. Il s’agit de l’ancienne pharmacie de l’hôpital, lieu où les produits et les plantes destinés à la fabrication des remèdes étaient conservés. On la retrouve dans l’état exact où elle avait été aménagée au XVIIIe siècle. Dans cette pièce colorée et haute de plafond figure le clou du spectacle ! Sur les quatre murs de la pièce sont entreposées, du sol au plafond, 319 silènes : des boîtes en bois peintes qui contenaient à l’époque chacune un ingrédient, avec un nom et une illustration pour l’identifier. Avec une monumentale échelle roulante, permettant d’accéder aux rayonnages, on se croirait dans l’univers de Harry Potter, à Poudlard, dans un cours de potions ! Fait rare : un triple classement par les Monuments Historiques a été attribué en 1958 pour les boîtes médicinales, en 1964 pour la salle et les boiseries et en 1984 pour la collection de faïences médicinales anciennes.

 

Pour les apothicaires en herbe

La deuxième salle est l’ancien laboratoire dans lequel on préparait les remèdes. Seuls les murs sont encore d’époque. C’est désormais l’espace muséal de l’Apothicairerie. Ce laboratoire de 59 mètres carrés propose une nouvelle scénographie autour du travail de l’apothicaire. De nombreux ustensiles y sont présentés dans des vitrines : récipients en cuivre, petit alambic, balances, mortiers, seringues… Des gravures et autres illustrations apportent un éclairage sur ce métier.

Le saviez-vous ?

Un espace dédié aux enfants permet de participer à des jeux de manipulation, à un atelier senteurs, à des coloriages ou encore de tenter de différencier de vraies recettes de mixtures imaginaires !

À vous de jouer

Une application numérique pour tablette, disponible à l’Apothicairerie, invite les adultes à en apprendre davantage sur les secrets du métier d’apothicaire. Les plus jeunes seront ravis de participer à des épreuves pour réussir à libérer le fantôme qui hante les lieux et obtenir le précieux diplôme d’apothicaire !

Plus de 1 700 pièces
sont conservées
dans les salles de l’Apothicairerie

Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu-le-Comte
Quai des Comtes de Champagne à Troyes
Site web : musees-troyes.com/apothicairerie/

Et si vous réalisiez 

une recette d’époque ?

« Poudre antiépileptique à base de crâne et de corne de licorne
• Prenez de l’arrière-faix (placenta) d’une femme sanguine, accouchée d’un premier enfant mâle, sec et séparé de ses membranes, une once.
• Des racines de pivoine à fleurs blanches et de sa semence, de chaque, demi-once.
• De la raclure de crâne d’homme mort violemment.
• De la raclure de corne de licorne, et de pied d’élan.
• Du gui de chêne, des racines de valériane sauvage, et de vincetoxicum, de chacun, trois gros.
• Des perles et du corail rouge, préparez.
• De la pierre Contrayerva.
• De l’ambre blanc et de la semence de Galanga, de chacun, deux gros.
• Du musc d’Orient et de l’ambre gris, de chacun, un scrupule.

• Mêlez tous ces médicaments et en faites une poudre pour l’usage.

Vertus : cette poudre produit de bons effets dans les accidents et dans la cure de l’épilepsie.  »

Source : Moyse Charas, Pharmacopée royale, galénique et chimique, Paris, 1664