L’architecture de Troyes sans langue de bois
Maisons à pans de bois ou à colombages ?
Le colombage se compose de poutres régulières (son nom vient du latin columna qui signifie « colonne ») alors que le pan de bois utilise des éléments de bois de tailles très différentes ce qui rend les façades si originales.
Vous n’avez pas pu manquer ses fameuses maisons aux couleurs vives ornées de zébrures verticales, horizontales ou obliques ; Troyes peut en effet se targuer de posséder un remarquable patrimoine. Mais saviez-vous que la plupart des maisons à pans de bois ont été construites après le grand incendie de mai 1524 ?
Le musée Le Passé Simple :
une vraie mine d’or !
Cette catastrophe qui ravagea un quart de la cité et détruisit quelque 1 500 habitations s’étendit du boulevard Victor-Hugo à la rue Louis-Ulbach, et de la rue du Palais-de-Justice au boulevard du 14-Juillet. Il fallut plus de deux jours pour éteindre le feu ! Si les plus riches optent alors pour la pierre et bâtissent de magnifiques hôtels particuliers, les moins aisés n’eurent pas d’autres choix que de reconstruire à l’identique leur ancien logement… Le bois, en particulier le chêne, étant davantage réservé aux classes populaires.
Vers une réhabilitation
des maisons à pans de bois
Suite à l’édit de Sully (XVIIe siècle), les façades des maisons à pans de bois sont couvertes dès leur construction par du plâtre ou des enduits à la chaux pour parer le risque d’incendie. Jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Troyes souffre d’une mauvaise image. Son habitat est tellement insalubre que de nombreuses maisons à pans de bois sont détruites. Heureusement, des passionnés dont l’Association de sauvegarde du vieux Troyes convainc les municipalités successives de protéger le patrimoine troyen menacé d’extinction et de lui redonner ses lettres de noblesse. Dès 1964, la Ville de Troyes met ainsi en place un premier périmètre pour contrôler, valoriser et réhabiliter les immeubles selon l’époque historique, puis à partir de 2003, un Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) plus complet pour protéger le tissu bâti. Il y en a aujourd’hui une centaine en France pour protéger les plus beaux centres-villes historiques.
La dendrochronologie, la science au service du patrimoine
Du grec dendron « arbre » et khronos « temps », la dendrochronologie consiste à relever les cernes de croissance des poutres de bois afin d’en déterminer l’âge exact. Pour améliorer les connaissances des
immeubles et leurs structures, des études picturales et de dendrochronologie sont régulièrement commanditées par la collectivité pour mieux guider la réhabilitation dans le souci de retrouver les formes historiques.
